Antibiothérapie dans le service

Conduites à tenir habituelles dans le service de Soins de Longue Durée face aux infections courantes sous l'aspect de l'antibiothérapie.

mise en ligne le 18 décembre 2004 

Attention : ces conduites à tenir sont personnelles. Elles ne s'appliquent pas de manière ubiquitaire. Elles n'ont pas été validées par quelque organisme que ce soit. Toute critique est la bienvenue.

Infection respiratoire basse :

Particularités :

Le plus souvent : toux, polypnée et température supérieure à 37°5, mais parfois atypique : polypnée seule avec ou sans somnolence ou confusion et/ou chute.

Documentation :

Presque jamais d’ECBC sauf patient productif et coopérant, situation relativement rare.

Presque jamais d’hémoculture du fait de la rentabilité faible de l’examen et du retard aux résultats. Cet examen peut être demandé si le diagnostic fait défaut ou demeure incertain devant une fièvre.

En première intention : la ceftriaxone IV à la dose de 1 gramme par jour quelle que soit la clairance de la créatinine. Relais habituel par voie IM à la même dose au bout de 2 à 4 jours.

Cas particulier de la pneumopathie d’inhalation : ajout du metronidazole à la ceftriaxone

En seconde intention si inefficacité à moins de 24 heures : ajout d’une quinolone, l’ofloxacine à la dose de 200 mg matin et soir, sinon en fonction de la clairance de la créatinine : chiffre seuil de modification 50 ml/minute.

Durée du traitement : 7 à 10 jours à 15 jours, en pratique le plus souvent  10 jours.

Infection urinaire basse :

Documentation :

 LABSTIX (bandelette) avec ECBU demandé uniquement si nitrites et / ou leucocytes retrouvés dans les urines à la bandelette.

Traitement antibiotique uniquement si patient symptomatique : fièvre ou dysurie ou pollakiurie ou brûlures mictionnelles.

Première intention : une quinolone,  l’ofloxacine à la dose de 200 mg matin et soir per os, sinon en fonction de la clairance de la créatinine : chiffre seuil de modification 50 ml/minute.

Durée du traitement : 7 à 10 jours, plutôt 10 chez ces personnes âgées fragiles.

Infection urinaire haute :

Situation rare : biantibiothérapie à envisager pour une durée minimale de 15 jours, en pratique 3 semaines.

Infection digestive :

En pratique le plus souvent une mycose digestive :

Documentation :

Prélévement sur la langue.

Première intention : fluconazole solution buvable en fonction de la clairance de la créatinine : chiffre seuil 50 ml/minute.

Durée du traitement : pendant 2 à 3 semaines

Autres infections plus rares : cholécystite, angiocholite, diverticulose colique surinfectée

Cas particulier de la diverticulose colique (situation rare) : association de ceftriaxone et de metronidazole  (3 fois 500 mg par jour) pendant deux semaines.

Cas particulier des diarrhées saisonnières dans le cadre des gastro-entérites virales : une ou deux coprocultures pour l’ensemble du service. Puis traitement symptomatique et perfusion SC d’autant plus facile que s’ajoutent des vomissements, une anorexie, de la fièvre ou des vomissements.

Cas particulier de la diarrhée avec Clostridium Difficile : traitement par métronidazole  (3 fois 500 mg par jour) pendant 10 jours. Relais éventuel par vancomycine (3 fois 500 mg par jour) pendant 10 jours. 

Infection cutanée :

Le plus souvent le zona.

Le plus tôt possible aciclovir en fonction de la clairance de la créatinine : chiffre seuil 50 ml/minute.

Infection oculaire :

En pratique les conjonctivites bactériennes.

Traitement par rifamycine en collyre : 1 goutte matin et soir dans chaque œil pendant 10 jours. Parfois 4 fois par jour si le résultat est insuffisant.


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