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 mise en ligne le 26 décembre 2004

Un exemple de ce qu'il ne faut pas faire :

une rénovation sans salle de bains et sans toilettes

Résolution du conseil de service de Soins de Longue Durée du Centre Hospitalier d'Albi du 15 avril 2004

A propos de la rénovation des locaux des secteurs dits « anciens » ou « non rénovés » ou de « l’aile Sud »

 

La rénovation des anciens locaux est indispensable.

Personne ne le conteste.

Pourtant, il ne faudrait pas qu’il s’agisse d’un simple rafistolage de sécurité. Ainsi, le simple maintien en l’état des locaux ne serait pas une vraie rénovation mais la confirmation, pour le futur, d’une prise en charge déjà obsolète.

Un tel replâtrage à la petite semaine ne serait pas seulement une manifestation d’indigence. Il serait aussi l’expression d’une utopie : celle qui croit que le monde n’a pas changé et ne changera pas. En effet, de plus en plus, l’institution est le substitut du domicile qui est toujours regretté par les résidents et leurs familles. Elle se doit donc de les accueillir dans des conditions qui rappellent au mieux leur domicile. Or, la maison a évolué très vite et positivement au cours des dernières décades.

De plus, un risque vital est toujours lié aux déménagements du fait de la fragilité des résidents. Il convient que cette difficulté soit au moins compensée par une amélioration réelle.

Le dire, l’écrire, ce n’est pas forcément l’obtenir mais prendre ses responsabilités vis à vis des générations futures.

Aurions-nous laissé faire sans réaction une rénovation à trois francs six sous ?

Toute rénovation doit au moins envisager :

 La généralisation des chambres à un lit qui diminuerait le retard des Soins de Longue Durée par rapport aux maisons de retraite.

Les chambres individuelles sont devenues indispensables du fait des troubles du comportement, des infections, du respect de l’intimité, etc ...

Un comble : là où se trouvent les personnes les plus malades et les plus handicapées, il y a le moins de chambres individuelles.

Tout au plus devrait-on envisager un minimum de résidents en chambre à deux lits : couples, personnes ne souhaitant pas vivre seules. Ceci représenterait concrètement deux ou trois chambres dans chaque secteur à rénover.

La disposition des salles de bains et des WC doit être adaptée à notre clientèle en respectant leur dignité et en permettant des soins d’hygiène incontournables à notre époque. Actuellement, il n’existe pas de cabinet de toilette dans les chambres à rénover, ce qui contredit les recommandations élémentaires et le bon sens commun. Un nouvel agencement devrait aussi faciliter la tâche des personnels soignants. Au pire, un cabinet de toilettes devrait  être présent dans les chambres individuelles et dans celles où l'espace le permet. Les lavabos actuels devraient être changés. Ils devraient être au nombre d'un par résident. Une cloison serait nécessaire pour respecter la pudeur des résidents.

La  climatisation, au moins des parties communes : couloirs, lieux de vie, pour éviter une catastrophe comparable à celle de l’été 2003. Sa présence est indispensable même si elle ne dispense pas d’une utilisation judicieuse de ce dispositif. Les ventilateurs ne constituent pas une solution satisfaisante. Les personnels souffrent beaucoup des conditions climatiques en été, ce qui a des retentissements sur la qualité de leur travail. La climatisation d’une seule pièce est un premier pas intéressant mais insuffisant. Imaginons un instant la climatisation d’une seule pièce dans un hôtel moderne ou dans les bureaux exposés à la chaleur. Rappelons que nos locaux présentent la pire orientation en termes de chaleur : nettement nord-sud avec une légère inclinaison vers le nord-ouest. Cette situation se double d’une situation immédiatement sous les toits. Enfin, nous avons eu à déplorer une surmortalité lors de la canicule de l’été 2003. Nous ne nous laissons pas abuser par les communiqués de presse triomphants de ceux pour qui les morts ont eu lieu … chez les autres. Enfin, si la climatisation comporte des inconvénients, elle est actuellement la seule solution valable. De la sorte, le chauffage en hiver comporte des inconvénients qu’il convient de limiter au maximum (dépense d’énergie, pollution, accidents domestiques divers).

Une  concertation devrait être engagée avec les soignants, les familles et les bénévoles pour optimiser au mieux les dépenses engagées. Par exemple, la modification des systèmes d’alerte est importante pour les personnels travaillant pendant la nuit car des appels répétés de l’un des résidents entraînera le réveil des autres personnes hébergées.

Le plus souvent, nos résidents ne sont plus en mesure d’exprimer leurs besoins implicites et même explicites. Dans cette situation, seule une grande expérience et l’écoute quotidienne peuvent éviter les projections abusives : celles qui décident de l’intérêt des malades sans le connaître.

La concertation indispensable

Nous demandons qu’une véritable concertation s’engage avant toute décision en impliquant toutes les personnes qui entourent, connaissent les personnes âgées de notre service et en prennent soin.


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