Commentaires de Michel Cavey (21 novembre 1999)

mise à jour de forme le 19 août 2004

Réactions à l’article sur les chutes

 

J’entends bien qu’il est dangereux de se montrer dogmatique.

Cependant il me paraît intéressant de te faire part de mon expérience.

J’ai fait prendre à l’hôpital saint Jean les mesures suivantes :

Par contre il faut signaler que nous n’avons pas les moyens de mener une politique active de rééducation, et que nous n’avons pas de lits à hauteur variable.

Les résultats sont les suivants :

  1. Le nombre de chutes observé est infiniment plus élevé dans mon long séjour que dans le tien : tu en as 0.1 par mois et par résident, j’en ai 0.5.

  2. Par contre le taux de chute grave est de 4% dans ton service, 1% dans le mien.

  3. Dans ton service, les chutes graves sont le fait de patients qui chutent beaucoup. Dans le mien, ce sont les chuteurs occasionnels qui ont les traumatismes les plus importants.

Tout ceci ne dit pas ce qu’il faut faire.

50% des chutes observées sont le fait de 7 chuteurs. 2 de ces chuteurs ont reçu des soins mineurs, aucune chute grave n’a été observée. La question est donc de savoir s’il faut utiliser des moyens de contention pour ces chuteurs habituels.

  1. Les barrières : chez les chuteurs habituels, 9 chutes se produisent au lit et concernent quatre résidents, dont trois n’ont pas de barrières parce qu’ils les enjambent. Le quatrième est un malade psychiatrique qui attend que les barrières soient baissées pour se faire tomber. Aucune chute du lit n’a nécessité de soins.

  2. Les fauteuils roulants : la politique de l’hôpital Saint Jean est d’installer les résidents préférentiellement sur des chaises ; pour toute la population, sur 28 chutes d’un siège, 25 concernent des sujets installés en fauteuil roulant (les trois autres sont le fait de chuteurs habituels ; ce n’est pas parce qu’ils tombent moins qu’ils sont sur des chaises : sur 11 chuteurs qui sont tombés d’un fauteuil, 5 ont été mis sur des chaises et ne tombent plus).

  3. Les contentions : 2 chutes d’un siège ont demandé des soins ; aucune n’a été grave. Par ailleurs l’essentiel des chutes se produit en marchant ou en se transférant. Sur 14 résidant ayant chuté plus de deux fois dans ces conditions, 3 auraient refusé la contention, 1 aurait payé la contention de la perte de sa continence, 10 marchent toujours, dont 4 ont cessé de tomber.

  4. A noter que deux chutes ont nécessité des soins hors de l’établissement : une fracture du col du fémur survenue chez une démente qui n’a chuté qu’une fois, et une plaie complexe de l’oreille chez un dément en cours de traitement neuroleptique.

Il me semble donc nécessaire de mettre nos expériences en commun. A l’hôpital Saint Jean nous acceptons un taux de chutes très important, mais avec maintenant plus d’un an de recul le taux de chutes engendrant un niveau de soins que nous ne savons pas assurer est stable à 1%. A noter que depuis un an deux chutes ont été suivies du décès de la patiente : l’une s’est produite au cours d’une manipulation, l’autre est le fait d’une patiente ayant enjambé ses barrières.

En pratique :

  1. La décision de mettre des barrières de lit est prise par l’équipe et révisée tous les trois mois. 50% des barrières installées le sont à la demande du résident.

  2. L’usage des contentions est interdit, sauf prescription médicale renouvelée tous les jours ; actuellement aucun résident n’est attaché, et aucune chute n’a été observée le mois dernier chez des résidents qui étaient attachés auparavant.

  3. Les familles des résidents ont été informées de cette stratégie.

  4. Il va de soi qu’un progrès décisif viendra de l’achat de lits à hauteur variable et du renforcement de nos moyens en rééducation.

Michel Cavey

Hôpital saint Jean

45250 Briare


SURVEILLANCE D'UNE CHUTE

Nom du patient : J0 J1 J2 J3

 Date de la chute : Heure :

Nom de l'agent arrivé en premier sur les lieux :

Si ce n'est pas lui qui rédige la présente fiche, nom du rédacteur :

Chute :

Lieu de la chute :

Chambre Salle de bains Salle à manger Autres (préciser)

Type de la chute :

Du lit Du siège En marchant En se levant Autres (préciser)

Lumière allumée ?

Dernier repas à quelle heure ?     Bien pris ?

Comment l'alerte a-t-elle été donnée ?

Médecin prévenu ?

Sur place :

Pouls : Tension :  Dextro :  Agitation ?

 

Conclusion de l’examen médical :

Sur la chute (notion de traumatisme) :

Sur la cause de la chute :

Mis en kiné le :


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