mise à jour le 4 avril 2016

 troubles de la déglutition

Comment lutter de manière aspécifique contre les troubles de la déglutition en pratique quotidienne gériatrique ?


La recherche de l'étiologie ou des facteurs favorisants est un préalable indispensable.

 

L’hygiène bucco-dentaire doit être correcte, les prothèses dentaires doivent être en place et adaptées. Une mycose doit être traitée.


Les traitements médicamenteux doivent être contrôlés à la recherche d'un effet indésirable concernant la déglutition : sédatifs, anticholinergiques ...


L'installation du patient doit être confortable et l'ambiance doit être calme :

Le patient sera assis au fauteuil, tronc vertical, tête dans l'alignement du tronc, légèrement fléchie, menton rentré, hanches fléchies à 100°, genoux

fléchis à 105°, chevilles faisant 90° d'angle avec les pieds qui reposeront sur le sol ou sur les cales pieds du fauteuil roulant.


L'ambiance doit être calme sans élément dis tracteur externe.


La posture, les stimulations, les manœuvres facilitantes, les quantités du bolus, les textures des aliments, leur viscosité, leur température différentielle avec celle de la bouche, le nombre des prises, les horaires des repas à adopter seront déterminés éventuellement en coordination avec le médecin et/ou les diététiciennes et/ou les ergothérapeutes.


Pour les AVC, la rotation de tête du côté paralysé pendant la déglutition peut être utile.


Une évaluation par vidéo-fluoroscopie (VFS), malheureusement pas toujours disponible, peut être intéressante pour vérifier l’efficacité des mesures posturales.

 

Le soignant est assis, garde un contact visuel avec le résident, prend son temps (attitude d’autant plus difficile que le personnel est temporairement ou en permanence à effectif réduit).


Un test avec une très petite quantité d'eau peut être utilisé.

 

Penser à utiliser les aides techniques qui permettent au patient d'amener lui-même et sans risque l'aliment à la bouche.

 

Si le malade est fatigué, ne commencer le repas qu'après un repos de 30' environ.

 

On commence l'alimentation par de petites quantités (la texture et le volume sont définis préalablement). Les liquides et les solides sont proposés séparément.

 

La cuillerée ou la seringue sont placées au centre de la langue ou dans la zone la plus sensible, demander de maintenir la bouche fermée, utiliser les stimulations et postures adéquates préalablement prescrites. Comme envisagées plus haut, les différences de température entre les aliments et la cavité bucco-pharyngée permettraient de diminuer le risque de fausses routes par meilleure perception du bol alimentaire lors de la déglutition.

 

S'assurer que le volume choisi est bien toléré : une cuillère à café contient une quantité maximale d’eau gélifiée pour les situations particulièrement à risque de fausses routes.

Surveiller l'élévation du larynx, inspecter régulièrement la bouche, vérifier l'absence de résidus, encourager une deuxième déglutition, demander au patient de faire "Ah" pour noter les modifications de la voix.

 

Une pause (5 secondes) est nécessaire entre 2 bouchées, nettoyer la bouche de nouveau si cela est nécessaire.

 

Après le repas ne pas coucher le patient trop tôt pour éviter le reflux gastro-œsophagien : attendre environ une heure.


On vérifiera l'absence de toux, de dyspnée ou d’encombrement bronchique pendant et après la prise alimentaire.


Principales sources :

Greuillet F. et Couturier P. Les troubles de la déglutition chez le sujet âgé. La Revue de Gériatrie, Tome 30, n°1 janvier 2005

A. Forster, N. Samaras , G. Notaridis, P. Morel, J. Hua-Stolz, D. Samaras. Évaluation et dépistage des troubles de la déglutition en gériatrie. NPG, 2013, 13, 107-116.

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