mise en ligne le 12 septembre 2001
mise à jour le 4 octobre 2014
Les huit arguments avancés par Gonthier (Gonthier et coll. 200) me semblent convaincants en dehors du point n° 2 remis fortement en question actuellement (2014).
D'après un article paru dans la Revue de Gériatrie. Source : Gonthier R, Terrat C, Girtanner CH. Comment faire évoluer la perception de la démence du sujet âgé en médecine générale ? La Revue de Gériatrie. Tome 26, n°6 Juin 2000, 445-6
1 - Il s'agit d'une maladie chronique dont les manifestations délétères au niveau individuel et familial vont s'étaler sur 8 à 10 ans et qui par conséquent va bouleverser sur une longue période la vie familiale.
2. Une maladie qui peut bénéficier au stade léger et modéré d'un traitement médicamenteux symptomatique anticholinestérasique efficace. Or, actuellement, moins de 20 % des patients âgés sont traités, soit par le donépézil (ARICEPT*), soit par la rivastigmine (EXELON*). Plus le traitement est précoce, meilleur est le bénéfice avec un gain persistant sur plusieurs années d'évolution.
3. Une maladie qui explique dans un grand nombre de cas une symptomatologie clinique telle que la confusion postopératoire, les chutes à répétition, la perte de poids ou la dénutrition.
4. Une maladie qui est aggravée par des choix thérapeutiques délétères : effet anticholinergique des antidépresseurs tricycliques, des neuroleptiques, des benzodiazépines, de l'oxybutinine, des antiarythmiques de classe 1...
5. Une maladie qui provoque des hospitalisations en urgence abusives qui accélèrent le processus de perte d'autonomie et de dépendance.
6. Une maladie qui provoque des troubles du comportement et qui crée des situations de crise familiale : un entourage bien conseillé dans les stades du début de la maladie est susceptible d'influencer le cours des événements par un comportement compréhensif et adapté, ni trop directif, ni trop maternant. La connaissance de la maladie améliore la communication entre patient et aidant, par l'explication des symptômes provoqués par la maladie, améliore l'accompagnement des familles pendant la durée de la maladie, améliore l'acceptation de l'existence de la maladie.
7. Une maladie où le patient doit pouvoir exprimer des choix de vie lorsque les capacités de jugement sont suffisantes pour formuler une décision : bien-fondé ou non d'une intervention chirurgicale, compréhension et adhésion à un protocole thérapeutique, projet éventuel d'entrée en institution.
8. Une maladie qui nécessite la protection du patient : mise en place d'une stratégie pour la prise des médicaments, mise en place rapide d'aides matérielle et financière, si nécessaire, ou encore la mise en place d'une mesure de protection juridique.
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