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mise en ligne le 25 mai 2002

La paix sociale

Avertissement : je reproduis ci-dessous un nouveau texte de Pascale Dubreu, cadre infirmier. Le prix déjà payé par l'auteur de ces écrits à la manifestation de la vérité leur donne la crédibilité qu'ils méritent.


Parole d'une infirmière-cadre : "Ce qui compte, c'est de faire ce que l'établissement dit de faire. Inutile de gaspiller sa salive."

Tristement, ce cadre infirmier a raison. Je crois même que, dans bon nombre d'établissements, ce qui est demandé aux cadres est de faire en sorte que l'on n'entende pas parler de leurs unités de soins. Peu importe ce qui s'y passe. Pas de bruit. LA PAIX SOCIALE.  

Dans nos institutions qui accueillent des personnes très âgées, peu importe si les vieilles personnes sont satisfaites de leur prise en charge. La parole d'un vieux institutionnalisé ne vaut pas grand chose. Par contre, certaines familles exigent que les soins dispensés à leurs parents soient satisfaisants.

Il ne faut surtout pas d'histoires avec les familles.

Alors, on va leur donner du tape à l'oeil. On va faire en sorte qu'elles se taisent.

Pour cela, le cadre infirmier doit faire en sorte que l'environnement soit irréprochable : pas de moutons sous les lits, pas de toiles d'araignées qui se cachent dans les coins, un sol qui brille tellement que l'on a l'impression de marcher sur un miroir....

Pour le reste, peu importe si les draps de lit ne sont pas changés aussi souvent que nécessaire, si une aide à la toilette n'est pas régulière, si les personnes âgées sont attachées sur leur fauteuil avec le modèle dernier cri de la panoplie des sangles, si personne ne prend le temps d'hydrater et de nourrir convenablement les personnes âgées.

Comme le pensent certaines aides-soignantes, les résidents se suffisent de peu : un bol de soupe et une petite compote ! Si,  si,  si ............ 

Le principal, c'est que la maison soit "bien tenue" ....

Parce que si la maison est "bien tenue", les soins sont de qualité.  

Malheur à celui ou celle qui voudrait changer les choses. Les pires ennuis commencent.

Pascale DUBREU, cadre infirmier


Ecrivez à l'auteur : pour Bernard Pradines

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