mise en ligne le 16 novembre 2002

Le PNEUMO 23

 

Communiqué de presse d'APM-Reuters allant dans le sens de notre pratique.

PARIS, 6 novembre2002 (APM-Reuters) :

Les personnes âgées de plus de 65 ans devraient bénéficier de la vaccination pneumococcique en plus de la vaccination grippale, a réclamé mardi un expert en santé publique devant l'Académie de médecine. Avec 6.000 à 13.000 décès par an, les infections pneumococciques sont la première cause de mortalité d'origine infectieuse en France.

Chez les plus de 65 ans, la létalité est particulièrement élevée avec un taux compris entre 10 et 30%, a rappelé Gérard Dubois, professeur de santé publique à l'Hôpital Nord d'Amiens (Somme). Il existe cependant un vaccin pneumococcique polyosidique à 23 valences, Pneumo 23* (Pasteur Vaccins), qui est indiqué dans la prévention des infections à pneumocoques chez les sujets à risque à partir de 2 ans et notamment chez les sujets âgés de plus de 65 ans vivant en institution, rappelle-t-on.

Mais, en 1999, le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) a émis des recommandations sur le sujet qui "sont plus restrictives que les indications de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) car elles n'incluent pas la vaccination des personnes âgées de plus de 65 ans", a déploré le Pr Dubois. Par ailleurs, "depuis octobre 1998, le vaccin pneumococcique n'est remboursé que pour les seules recommandations du CSHPF". Pourtant, la Société de pneumologie de langue française (SPLF) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) recommandent cette vaccination chez les personnes à risque et chez les personnes âgées de 65 ans et plus, a-t-il ajouté.

De même, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande depuis 1988 de vacciner systématiquement les personnes âgées de plus de 65 ans dans les pays industrialisés, même en l'absence de facteurs de risque, ces recommandations ayant été réaffirmées en 1999, a-t-il noté. La France est ainsi le pays d'Europe, avec la Suisse, l'Irlande, les Pays-Bas et le Portugal, où les recommandations sont les plus restrictives, a-t-il souligné. Elle est également l'un des pays d'Europe de l'Ouest où la couverture vaccinale est la plus faible avec moins de 30 doses pour 10.000 habitants, soit environ 25% des personnes pour lesquelles la vaccination est recommandée et environ 3% des personnes pour lesquelles le vaccin est indiqué, a-t-il poursuivi.  

"Le contraste entre la pratique de la prévention vaccinale grippale et celle de la prévention vaccinale pneumococcique est criant, alors que la population à risque est la même et que l'efficacité est proche", a donc dénoncé Gérard Dubois. Le spécialiste de santé publique a donc recommandé la vaccination pneumococcique chez les personnes âgées de 65 ans et plus, qui doit être réalisée tous les 5 ans alors que la vaccination grippale doit l'être tous les ans. Le vingtième anniversaire de la mise en place du programme de vaccination antigrippale en France, en 2003, pourrait être l'occasion d'y ajouter la vaccination pneumococcique, a-t-il suggéré. Cette décision permettrait de mieux protéger à la fois les personnes âgées et certains malades chroniques, des recommandations basées sur l'âge plutôt que sur l'existence de facteurs de risque étant plus simples à mettre en oeuvre pour les patients, les praticiens et les autorités sanitaires, a-t-il justifié.

Source : vdb/sl/APM-Reuters polsan VBFK6005 06/11/2002 16:45 IP PNEUMO ACTU


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