Protocole pour la prise en charge des escarres au stade 1

mise en ligne le 13 avril 2002

mise à jour le 8 juillet 2017

 

Au stade de la rougeur (stade 1 de la classification du NPUAP). Le stade 1 est ainsi défini :

"Érythème cutané sur une peau apparemment intacte ne disparaissant pas après la levée de la pression."

Nous proposons de :

- suspecter la position demi-assise à haut risque d'escarre sacrée. Elle expose à quatre facteurs inducteurs d'escarres : macération (liée à la zone sacrée), cisaillement (lié à la position oblique du tronc et de la tête par rapport au support), pression (la partie du corps  située au-dessus du sacrum est la plus lourde)  et friction sur le support (en particulier lors des mouvements de translation : relevage vers le haut du lit ou du fauteuil). Sans oublier le risque d'escarre talonnière du fait de l'augmentation de pression sur la zone des calcanéums, en particulier chez des personnes présentant des rétractions, même  minimes, avec flexion insensible ou patente de la jambe sur la cuisse. Dès lors, on peut se demander pourquoi de nombreux patients sont maintenus dans cette position. Les raisons en sont multiples : position confortable intermédiaire entre le décubitus dorsal et la position assise chez des patients asthéniques, possibilité de regard horizontal, symbolique pénible du décubitus strict pour l’entourage familial, crainte de la position en décubitus chez les insuffisants cardiaques ou respiratoires, prévention des régurgitations postprandiales… Pis, cette position peut se retrouver au fauteuil si la personne, inconfortable, a tendance à glisser vers l'avant du siège. Ainsi pourraient s'expliquer de nombreuses escarres favorisées par un maintien prolongé en situation risquée. La prévention demeure donc la pierre d’achoppement d’une amélioration des soins dans ce domaine. Bien sûr, un stade 0 ou a fortiori un stade 1 de la NPUAP doit déclencher une véritable mobilisation pour éviter l’évolution de cette pathologie douloureuse pour la malade, chronophage pour les soignants et coûteuse pour la société.

- rechercher et supprimer des points d’appui, en particulier en utilisant systématiquement un support au lit de type matelas PREVENTIX* ainsi qu'un cerceau au fond du lit, la surélévation des mollets pour éviter l’appui sur les talons, ou encore l'utilisation de coussins à 30° permettant une inclinaison latérale.. Au fauteuil, un coussin PREVENTIX* (voir commentaire ci-dessous) est un minimum.

- ne pas effectuer de massage,

- protéger la peau si besoin (urines, macération) par une pâte à l'eau,

- diminuer la pression et le cisaillement par un hydrocellulaire : par exemple Askina* Biofilm TRANSORBENT.

- supprimer les facteurs favorisants (macération, force de cisaillement) ; changer régulièrement les positions toutes les 2 à 3 heures. Considérer le fauteuil comme un changement de position.

A propos des supports, le Docteur Paul Gatimel de Gaillac (81) m'écrit en décembre 2003 :

"A la lumière de ce que j'ai pu lire et entendre, en particulier les documents de l'association P.E.R.S.E, je pense qu'il faut proposer un support de prévention qui agisse de façon significative sur les facteurs extrinsèques donc de classe 2 TIPS, ce qui élimine d'emblée un support type PREVENTIX* de classe 1 B TIPS.

Ma remarque concernant le choix du support pour un patient à risque élevé (Norton < 10) , ou avec escarre déjà constituée (stade 1), est peut-être un peu trop rigoriste car il faut tenir compte de l'équipement de chaque service et faire au mieux avec ce que l'on a ! Cependant, la qualité d'une démarche préventive s'apprécie en fonction de la possibilité d'adapter le choix du support au niveau de risque évaluée par l'échelle de Norton ou de Braden.

Les supports de classe 2 que nous utilisons sont les suivants :

Supports d'assise :

Coussin à cellules pneumatiques OPTIMAIR (ASKLE).

Coussin type TEMPUR MED à mousse visco-élastique.

Sur-matelas :

HNE à air dynamique à bp alternée (poids < 95 kg)

Sur-matelas TEMPUR-MED à mousse visco-élastique, à mémoire de forme."


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