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mise en ligne le 10 mai 2006

Les réflexions de Michel Cavey le 6 mai 2006

Voici ce que je comprends des diverses discussions et messages dont j’ai
connaissance (je parle de la sorte parce que je ne suis plus responsable
d’USLD depuis maintenant trois ans, ce qui fait que je suis un peu
déconnecté de ces questions).

Ce qui n’est guère contesté c’est que l’enjeu est purement financier.

Il y a chez les gériatres un courant pour lequel il faut réaliser la
coupe PATHOS, pour savoir de quoi on parle et pouvoir opposer aux
tutelles des chiffres fiables.

Mais cela entraîne une double difficulté :

La première est qu’on ne saura guère de quoi on parle si la coupe PATHOS
n’est pas étendue à l’ensemble des EHPAD.

La seconde est qu’il y a un gros risque : une fois que la coupe PATHOS
aura été faite, y aura-t-il encore place pour la discussion ?

Pour ma part je voudrais ajouter trois choses :

1°) L’expression « il faut réaliser la coupe PATHOS pour savoir de
quoi on parle » pourrait bien être un paralogisme. Je ne suis nullement
spécialiste de ces questions, mais :
- Je voudrais être certain des conditions dans lesquelles l’outil PATHOS
a été validé.
- Je voudrais être certain des conditions dans lesquelles les
utilisateurs de l’outil PATHOS ont été formés à son emploi.
- Je voudrais enfin être certain de la manière dont les résultats de
PATHOS vont être utilisés. Les connaisseurs méditeront l’exemple du
PMSI-SSR.

2°) Nous disons qu’il faut étendre la coupe PATHOS aux EHPAD. J’en
comprends bien la raison, mais je me demande si cela ne risque pas de
s’avérer contre-productif. Je m’explique.
L’un des arguments (prétextes ?) pour remettre en question les USLD est
qu’il n’y a pas de différence entre la population des maisons de
retraite et celle des longs séjours. Méfions-nous : c’est largement
vrai; et si nous nous contentons de réclamer cette égalité de traitement
cela risque de donner des verges pour nous battre. Il faut demander
pourquoi il en va ainsi.
- Nous avons souvent été paresseux : un malade était admis en long
séjour, et il y restait. Un autre entrait en maison de retraite, il y
restait (de la même manière, quand un malade retourne à domicile avec le
SSIAD, il n’est pas si fréquent de le voir sortir du SSIAD quand il
s’améliore) ; or les situations évoluent, et du coup les différences
s’estompent. J’ai eu la chance de travailler dans un établissement où
les lits de long séjour étaient mélangés à ceux de maison de retraite,
la différence était purement administrative ; et je m’astreignais à
réviser les statuts des résidents à peu près tous les six mois. Par ce
moyen je ne maintenais en long séjour que les gens qui le justifiaient ;
pas besoin d’outil pour constater qu’il y a bel et bien deux populations
distinctes
. Encore faut-il faire cette opération vérité (et encore
faut-il que la structure s’y prête).
- On fait comme on peut, et on met les gens où on peut. On a beau
vouloir séparer les moutons noirs des moutons blancs, si la bergerie est
trop petite il faudra bien mettre des moutons blancs chez les noirs.

Et le piège qui nous est tendu me semble trop grossier pour qu’on
discute seulement avec ces gens-là : on veut nous faire croire qu’il y a
en USLD des gens qui devraient être en EHPAD, alors que le vrai est
qu’il y a en EHPAD des gens qui devraient être en USLD. D’accord pour
une coupe PATHOS, mais à condition de la faire uniquement en EHPAD, et à
seule fin de déterminer combien de lits d’USLD il faut créer en urgence.
Ah, bon, je n’ai rien compris ?

3°) : Enfin, nous croyons pressentir que la coupe est demandée alors que
la grille qui servira à en tirer les conséquences n’est pas établie.
Pour peu on croirait que la coupe est demandée pour créer la grille. Ce
qui revient à déterminer le mode de scrutin après les élections.

Or nous avons déjà connu une telle situation. C’est AGGIR et la saga de
ses interprétations à géométrie variable dont nous avons tous des
exemples savoureux.

Cependant… Je critique la grille AGGIR depuis sa sortie. Cependant elle
est utilisée, elle est devenue partie intégrante de mon vocabulaire, et
pour peu je dirais que globalement, et malgré tous les reniements dont
elle a été l’occasion (vous vous souvenez qu’on avait dit qu’elle ne
serait jamais utilisée pour faire des évaluations individuelles ?), elle
rend des services. Je crois que le moment serait venu de faire une
évaluation de l’emploi d’AGGIR : qu’est-ce qu’elle a donné, quels effets
pervers, quelles modifications, pas toujours conscientes, de nos
attitudes et de nos conceptions (poids de l’utilisation d’AGGIR dans
notre conception de la démence, par exemple…).

C’est à la lumière de ces réflexions que nous pourrions nous prononcer.
En attendant, je continue de croire que les gériatres ont le droit
d’exprimer leur défiance, et de refuser d’entrer dans le processus proposé.

Et de se sentir un peu coupables, parce que depuis le temps que ça nous
pend au nez, nous aurions pu entamer la réflexion avant, au lieu de dire
maintenant que tout ça n’est pas très démocratique.


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